Les ONG françaises
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NOTE DE L'ÉDITEUR: L'article qui suit représente une description générale et une introduction aux ONG françaises; pour une liste détaillée des ONG en France, veuillez vous référer à la liste de ressources All NGOs en prenant soin de sélectionner le filtre "NGOs: France" sous l'option "NGO Headquarters".
Les ONG en France possèdent un statut assez général. Ainsi, toute organisation qui n’est pas gérée par le gouvernement, comme le seraient par exemple les syndicats ou certaines entreprises, peut techniquement être considérée comme une ONG. Ceci dit, les organisations qui nous intéressent ici concernent les associations de solidarité internationale (ASI) et les organisations de solidarité internationale (OSI), qui sont généralement toutes, à un niveau strictement juridique, enregistrées comme associations de loi 1901. La grande majorité de ces ONG se définissent comme étant apolitiques et non confessionnelles, et leurs actions sont majoritairement menées sans discrimination de religion, culture ou autre.
Budget des ONG françaises
Les ONG françaises cherchent toujours à se démarquer du gouvernement français, duquel elles reçoivent rarement de l’argent (selon Coordination SUD – Solidarité Urgence Développement (France), l’État français contribuerait moins de 8% de ces ressources): cela leur permet une indépendance ainsi qu’une liberté dans leurs actions. L’essentiel des ressources des ONG françaises provient en conséquent de donateurs privés (en majorité des dons et legs de personnes individuelles, mais aussi de groupes ou d’associations), dont un tiers peut provenir de bailleurs de fonds internationaux ou français publics. En tout, le total des ONG françaises peut générer environ 800 millions d’euros par année en budget global, ce qui est assez considérable pour des organisations privées. Sur ce total, Coordination SUD indique toutefois que les vingt premières ONG françaises (possédant un budget annuel supérieur à 30 millions d’euros) représentent à elles seules plus de 75 % du budget total des ONG françaises. Il est à noter que la plupart des ONG françaises font preuve d’une rigoureuse transparence de leurs ressources financières : ainsi, la loi exige que toute association dont le budget dépasse environ 150 000 euros par année doive publier ses résultats financiers ou les rendre accessibles au public d’une façon ou d’une autre.
Plates-formes d’ONG françaises
Les plates-formes – ou collectifs – d’ONG de solidarité internationale en France sont nombreuses, soit environ une trentaine. Ces plates-formes peuvent se diviser en quatre groupes principaux: les plates-formes généralistes, les plates-formes géographiques, les plates-formes thématiques et les plates-formes régionales. Ces collectifs ont généralement pour mission de permettre aux ONG d’échanger sur leurs pratiques et même de défendre des idées et positions en commun, tout en assurant un lien avec d’autres réseaux de la société civile française. Bien que ces plates-formes françaises ne financent généralement pas leurs ONG membres, elles leur fournissent des outils afin d’avoir accès à ce financement et à des bailleurs de fonds. La majorité des ONG adhère à au moins une ou deux plates-formes généralistes (comme Coordination SUD, qui elle-même est formée des plates-formes du Comité de liaison des ONG de volontariat (CLONG Volontariat), de la commission internationale du Cnajep, de la CHD, de Groupe initiatives, du Crid et de Forim). Ces plates-formes constituent par ailleurs une riche source d’information quant aux ONG de solidarité internationale en France. D'autres ressources en lien avec la solidarité internationale sont également accessibles pour les personnes intéressées. Ces ressources peuvent être, comme l'est le Réseau d'information Tiers-Monde (Ritimo) (France), des centres d'information sur le développement durable et la solidarité internationale, par exemple.
Taille et domaines d'intervention des ONG françaises
Il semble que plus de la moitié des ONG françaises soient de grande ampleur : leurs budgets annuels dépassent le million d’euros et leur personnel permanent excède généralement un total de huit personnes. Bien que les plus grandes ONG françaises ne possèdent pas un budget aussi impressionnant que les ONG anglo-saxonnes, leur représentation dans divers pays du Nord leur permet de mobiliser des budgets importants pouvant dépasser les 40 millions d’euros par année. Ainsi, des ONG comme Médecins Sans Frontières (génératrice de plus de 100 millions d’euros à elle seule chaque année), Médecins du monde, Handicap International et Action Contre la Faim représentent à elles seule plus du tiers du budget total des ONG françaises (selon Coordination SUD).
Des 20 ONG principales en France, seulement la moitié interviendraient sur des questions d’urgence. De plus, la majorité des ONG d’aide humanitaire d’urgence agit également au niveau de l’aide au développement, et quelques-unes d’entre elles concentrent leurs actions autour des programmes de parrainage. Ainsi, on se rend compte que la plus grande partie des ONG en France se spécialisent au niveau de l’aide et de l’appui au développement dans les pays du Sud. L’éducation au développement chez les ONG françaises constitue également l’un des axes prioritaires d’action, surtout dans les interventions au Nord. Finalement, quelques ONG, souvent à vocation confessionnelle, sont spécialisées dans l’envoi de volontaires à l’international. Les domaines d’intervention des ONG françaises touchent le plus souvent la santé, l’éducation, le développement rural ainsi que le développement économique, et dans les dernières années, les problématiques relatives à l'égalité des genres, les changements climatiques, les droits des peuples autochtones et la migration des peuples ont pris une place importante dans les priorités de plusieurs ONG. Toutes ces actions s’inscrivent le plus souvent dans une approche éthique d’appui respectueux des populations du Sud, approche basée sur le partenariat avec des acteurs locaux qui contribuent eux-mêmes à leur développement.
Situation géographique des ONG françaises et pays d’intervention
Les sièges nationaux des ONG françaises sont pour la plupart situés dans la capitale, à Paris. Cela dit, la majorité des ONG possède des branches régionales et/ou départementales (une région possède plusieurs départements) situées partout à travers la France, et même parfois dans les DOM-TOM (départements et territoires outre-mer): c’est généralement à ces antennes régionales qu’il faut s’adresser face à l’embauche de personnel, de stagiaires, de bénévoles et de volontaires. La zone d’intervention des ONG françaises est assez large et couvre plus d’une centaine de pays du Sud et de l’Est. Néanmoins, elles privilégient généralement, mais non exclusivement, les pays les plus près de la France et les pays francophones, surtout ceux d’Afrique (continent qui représenterait à lui seul le tiers des pays d’intervention des ONG françaises), suivi des pays de l'Asie du Sud-Est.
Profils recherchés par les ONG françaises
Les ONG françaises sont de façon générale très ouvertes à l’embauche de personnel et permettent le plus souvent de développer une carrière dans le développement international. Les personnes salariées embauchées travaillent le plus souvent en France, mais peuvent également être recrutées dans l’un des bureaux internationaux de l’ONG ou encore être envoyées à titre de volontaires ou de salariés expatriés dans un des pays d’intervention de l’association. Les ONG françaises accueillent également un grand nombre de stagiaires à leur siège national ou dans leurs bureaux internationaux. Les profils recherchées par les ONG françaises sont très variés et sont le plus souvent reliés aux domaines d’expertise et d’action de l’ONG en question. Les profils professionnels qui reviennent le plus souvent sont les personnels médicaux et paramédicaux ainsi que les coordinateurs de projets et les personnels administratifs. Les profils des stagiaires, de leur côté, concernent surtout les étudiants postsecondaires et des cycles supérieurs qui ont besoin d’effectuer un stage à l’intérieur de leur parcours universitaire. Ces stages peuvent parfois mener vers des missions sur le terrain ou constituer en soi une mission à l’étranger.
Les ONG françaises sont également reconnues pour l’envoi de volontaires à l’international : chaque année, indique France volontaires, près de 8 000 Français s'engagent dans la solidarité internationale partout dans le monde. Ces volontaires sont généralement distribués selon l'une des trois catégories suivantes : le volontariat d'initiation et d'échange (court terme, pour jeunes sans expérience ou diplôme), le volontariat d'échange et de compétences (court terme, pour les professionnels ou personnes retraitées) et le volontariat de solidarité internationale (moyen et long terme, pour les jeunes et professionnels avec diplômes et/ou expérience).
La grande majorité des volontaires à l’international, soit environ 2 000 chaque année, répondent au statut de Volontaire de Solidarité International (VSI) leur garantissant non seulement la couverture de leur frais de transport, d’hébergement, de nourriture et d’assurance, mais leur fournissant de plus une formation pré-départ, un suivi sur le terrain et un accompagnement technique à leur retour ainsi qu’une indemnité mensuelle généralement au-delà de 100 euros. Ces volontariats, sans condition de nationalité (ainsi, même les Canadiens et les Américains peuvent y participer), sont étendus sur un à deux ans et sont attribués aux personnes majeures (en France, 18 ans). Les individus ayant le statut VSI peuvent donc être considérés comme des stagiaires. Les mêmes conditions s'appliquent au programme de volontariat proposé par l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui recrute chaque année une cinquantaine de personnes entre 21 et 34 ans possédant un diplôme d'études postsecondaires pour des missions d'un an à l'intérieur de l'un des pays de la Francophonie mondiale. Ce volontariat, bien que compétitif, présente les mêmes avantages que le statut VSI et recrute un éventail très diversifié de nationalités de souche francophone.
Il est toutefois important de noter que certaines ONG offrent des stages qui ressemblent au VSI sans pour autant offrir le même nombre d'avantages (où, par exemple, le stagiaire doit débourser ses frais de déplacements, de nourriture, de visa et son assurance); il faut donc être très vigilant lors de votre recherche et vous assurer de ce qui est réellement inclus dans le stage ou le volontariat qui vous intéresse. Certaines ONG proposent notamment des chantiers de jeunes à l’international de courte durée (deux à quatre semaines) ou encore des congés solidaires pour professionnels (entre deux semaines et six mois). Les chantiers internationaux exigent le plus souvent que les participants défraient tous les coûts reliés à leur expérience, mais contrairement au VSI, ce programme accepte les candidatures de personnes sans expérience ou diplôme d'études supérieures, ce qui le rend plus accessible et représente une bonne façon de s'initier à la coopération internationale. Le congé de solidarité, de son côté, est offert aux professionnels avec plusieurs années d'expérience qui souhaitent mettre leurs compétences à profit dans un pays du Sud et qui sont financés par leur employeur.